En tant que loueur en meublé non professionnel, vous déclarez vos revenus dans la catégorie Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). En fonction de votre situation, vous pouvez choisir entre le régime micro-BIC et le régime réel.
Le régime micro-BIC
Le régime micro-BIC est le régime le plus simple, car il ne nécessite pas l’intervention d’un fiscaliste ou d’un cabinet comptable. Un abattement forfaitaire de 50% s’applique en effet sur vos recettes locatives brutes. Pour de la location meublée classique, votre imposition est donc calculée sur les 50% restants, peu importe le montant de vos charges. Vous l’aurez compris, ce régime est applicable indépendamment du montant réel de vos charges. De ce fait, en fonction des cas, il peut être avantageux ou non.
Concrètement, le régime micro-BIC est le plus intéressant si vos charges représentent moins de 50% de vos recettes locatives. L’abattement forfaitaire est alors un atout. Dans le cas contraire, il est préférable d’opter pour le régime réel.
Les locations meublées de tourisme présentent une particularité. En effet, jusqu’à la fin de l’année 2023, l’abattement forfaitaire était de 71% pour les meublés de tourisme classés
Le régime réel
Le régime réel vous permet de déduire le montant réel de vos charges. En LMNP, vos charges déductibles comprennent notamment les charges de copropriété, les honoraires d’agence, les frais d’acquisition, les intérêts d’emprunt, la taxe foncière, ou encore les diverses assurances.
Si le montant de vos charges est supérieur à 50% de vos recettes, vous avez donc tout intérêt à choisir cette option. De plus, le régime réel vous permet d’amortir votre investissement, en prenant en compte l’usure de votre bien dans le temps.
BON A SAVOIR : En fonction de l’évolution de vos revenus locatifs, vous pouvez changer de régime fiscal. Ce changement est autorisé une fois par an et est reconduit tacitement chaque année civile. Pour cela, vous pouvez formuler votre demande par courrier adressé au centre des impôts de votre secteur, avant le jour du dépôt de la déclaration des revenus de l'année précédant celle au titre de laquelle l'option s'applique.
La loi de finances 2024 modifie la fiscalité du LMNP de tourisme
Avant la loi de finances 2024, les seuils du micro-BIC des locations LMNP étaient de 188 700 € pour les biens classés et les chambres d'hôtes et de 77 700€ pour les biens non classés. Cela signifie qu’en dessous de ces seuils de revenus locatifs, les propriétaires bailleurs dépendaient automatiquement du régime micro-BIC. Pour bénéficier du régime réel, ils devaient en faire la demande par écrit.
Depuis la loi de finances 2024, les seuils fiscaux ont été considérablement réduits pour les locations en LMNP de tourisme pour les meublés de tourisme non classés et s’élève à 15 000 €.
La loi de finances 2024 modifie aussi le montant des abattements pour les locations LMNP de tourisme non classé. Comme nous l’avons vu précédemment, le régime micro-BIC accordait un abattement forfaitaire de 50% pour les locations LMNP classiques, et 71% pour les locations d’un meublé de tourisme classé.
En 2024, cet abattement est revu à la baisse et dépend du type de location :
- Les meublés de tourisme non classés bénéficient désormais d’un abattement de 30% au lieu de 71%.
- Les meublés de tourismes classés bénéficient quant à eux d’un abattement de 71% ou de 92% pour les meublés de tourismes classés en zone rurale, sous conditions.
Pour certains des dispositifs précités, le non-respect des engagements de location est susceptible d’entraîner la perte du bénéfice des incitations fiscales. Les investisseurs doivent évaluer la pertinence d’un investissement immobilier à des fins locatives.
En conclusion, la loi de finances 2024 prend des mesures visant à restreindre les avantages fiscaux accordés jusqu’à présent aux locations meublées de tourisme non classés. L’objectif de ces mesures est de relancer le marché locatif meublé traditionnel, face à l’essor des locations saisonnières.
Il est précisé que ces mesures pourraient être amenées à évoluer à l'avenir, dans la mesure où, d'après les travaux parlementaires, l'objectif de cette disposition était de durcir les règles fiscales applicables aux loueurs de meublés de tourisme, indépendamment même de leur classement.