Encouragé dès 2016 par le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment, le processus de maquette numérique illustre la transformation numérique à l’œuvre dans la conception, la construction et l’exploitation. Récit d’une révolution en marche.
Et si le BIM était l’espéranto du bâtiment ? Une sorte de langue universelle parlée par tous les corps de métiers, des architectes aux entreprises de construction, en passant par les promoteurs et les maîtres d’œuvre, sans oublier les exploitants, les Property Managers et les occupants.
Une maquette pour toute la vie du bâtiment
Le BIM, pour Building Information Modeling ou encore Bâtiments et Information Modélisées, c’est un processus qui utilise une maquette numérique 3D comme élément central de tous les échanges entre les différents acteurs de la construction. Initié par l’architecte, le BIM s’ouvre ensuite aux bureaux d’études pour être complété ou modifié. L’édition de plans d’exécution permet aux entreprises de construction d’intervenir, à charge pour elles d’ajouter à la maquette de précieuses informations au fil du chantier.
Thomas Ledoux, Responsable de programme de Crédit Agricole Immobilier, a travaillé sur le projet View, un immeuble tertiaire situé Porte des Lilas à Paris 20ème « l’intérêt principal du BIM est de concentrer toutes les informations sur un bâtiment, de sa conception à son exploitation, en passant par la construction. L’autre apport est le gain de temps potentiel, sous réserve de rédiger le plus tôt possible un cahier des charges de la maquette numérique en collaboration avec l’investisseur ».
Le BIM simplifie et optimise l’exploitation
Outil précieux lors de la construction, le BIM l’est donc aussi pour l’exploitation des bâtiments. « Grâce à la modélisation 3D, on accède à plusieurs niveaux de détails, des poutres de la structure jusqu’au moindre câble : lorsqu’il s’agit d’intervenir sur l’actif en phase d’exploitation, c’est une somme d’informations très précieuse », s’enthousiasme Pascal Ayoul, Directeur du Property Management chez Crédit Agricole Immobilier.
Mais il convient qu’il faut « bien associer les mainteneurs, qui doivent faire vivre la maquette au fil de l’entretien courant. Et évangéliser les occupants qui doivent comprendre qu’un nouveau cloisonnement peut avoir des incidences sur les bouches d’aération par exemple ». La maquette BIM peut aussi intégrer les contrats, comme les contrôles réglementaires sur les ascenseurs. Elle permet un meilleur pilotage au quotidien et à distance, depuis un simple ordinateur.
Enfin, le BIM est un atout majeur lors d’un changement d’occupant : le nouvel entrant dispose d’une vue exacte et actualisée de la configuration du bâtiment, lui évitant la perte de temps et le coût d’un état des lieux classique.